La rubéole, une maladie presque bénigne

C’est une infection d’origine virale. Elle touche en particulier les enfants et se révèle très dangereuse pour le fœtus si la future maman contracte la maladie lors de sa grossesse.

La rubéole est une maladie particulièrement contagieuse. Sa transmission se fait par voie aérienne : un éternuement, une toux, de la salive. Mais comme de nombreuses maladies dites infantiles, on ne peut l’attraper qu’une seule fois dans sa vie, ensuite, on est définitivement immunisé. D’autre part, il existe depuis le début des années 1970, un vaccin, groupé avec la rougeole et les oreillons.

Premières règles de prudence

Une future maman, non-immunisée contre la rubéole, doit être très vigilante. L’idéal est, bien sûr, de se faire vacciner avant d’envisager d’être enceinte. Un diagnostic sur la rubéole fait partie des examens prénuptiaux. En cas de non immunisation, on vaccine la future mariée, sous contraceptif uniquement. La contraction de cette maladie pendant la grossesse, entraîne en effet, des conséquences assez dramatiques pour le fœtus ou le bébé à naître. Le risque d’une infection vers l’embryon s’élève à 90 % durant les huit à dix premières semaines de grossesse, avec des séquelles irréversibles. Le danger potentiel décroît ensuite, pour n’être que de 25 % vers la 23e semaine. Heureusement, avec le vaccin contre la rubéole (le ROR), le taux d’incidence a considérablement baissé ces vingt dernières années. En France, en 1984, il était de 39,6 cas pour 100 000 naissances mais n’était plus que de 3 cas pour 100 000 naissances en 2002, selon les dernières statistiques.

Rubéole et prévention

Pendant la grossesse, et si la future maman n’est pas vaccinée, la prévention contre une éventuelle rubéole est indispensable. Si l’immunisation n’existe pas, c’est-à-dire si la femme n’a jamais contracté le virus, une surveillance accrue est essentielle pendant les neuf mois de grossesse. Une infection de la rubéole, surtout au cours des trois premiers mois de grossesse, peut constituer une indication pour une interruption volontaire de grossesse. Pour plus d’informations sur l’immunisation de la rubéole, parlez-en avec votre médecin traitant, ou à la personne qui suit médicalement votre grossesse.

Les premiers symptômes de la rubéole

Ils sont très discrets et passent souvent inaperçus, avant l’éruption. Puis le visage est soudain totalement recouvert de petites taches rosées, caractéristiques de la rubéole. En moins de 24 heures, l’éruption va s’étendre progressivement au buste, au ventre et aux jambes avant de disparaître au bout de 2-3 jours. Parfois, on remarque aussi de petits boutons rouges sur le palais. Enfin, le signe le plus caractéristique de cette infection est l’apparition de ganglions enflés surtout à l’arrière du cou du malade et aussi des aisselles. Les examens biologiques sont inutiles.

Le ROR, c’est quoi ?

  • C’est un vaccin qui protège efficacement contre trois maladies : la rougeole, les oreillons et la rubéole. Il n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé depuis une vingtaine d’années, date à laquelle il a été inscrit dans le calendrier vaccinal des enfants. Cette vaccination constitue un acte de solidarité : elle aide dans la lutte d’éradication de maladies susceptibles de provoquer de graves séquelles.
  • Deux doses suffisent pour être définitivement immunisé contre ces trois maladies. La première injection est envisageable à partir des douze mois de l’enfant, la deuxième entre 3 et 6 ans. Un « rattrapage » est possible entre 11 et 13 ans, ou plus tard (et là uniquement avec le vaccin contre la rubéole), plus particulièrement à destination des femmes en âge de procréer, il faudra se faire vacciner avant la grossesse ou bien attendre la naissance de bébé.
  • Malgré le vaccin, des épidémies de rubéole surviennent encore en France (en 1993, 1994, 1997), plus particulièrement dans des collectivités (écoles, armées, etc.), lieux propices à de fortes contagions.

Quel est le traitement de la rubéole ?

Il faut traiter la fièvre si elle est mal tolérée. Attention ! La contagion dure environ dix jours après l’éruption. L’idéal est de protéger au maximum son entourage, avec une attention toute particulière aux femmes enceintes. Cette maladie peut être déroutante : il a été constaté que de nombreuses rubéoles passaient totalement inaperçues sur certains enfants, tout en restant contagieuses. Un phénomène un peu déconcertant, quand on veut protéger les autres ! Il faut savoir, ensuite, que l’incubation est de 5 à 24 jours , 16 en moyenne.

Les complications de la rubéole

Les complications sont rares chez l’enfant. On observe exceptionnellement des complications neurologiques (1 cas sur 5 000) qui peuvent évoluer en méningite lymphocytaire. Chez une future maman, non immunisée, on pense plutôt à ses conséquences. Elles donneront des séquelles sérieuses pour le bébé à naître. Il a été observé quelques atteintes inflammatoires de plusieurs articulations ou des méninges de l’encéphale.

Petit aide-mémoire de la rubéole

  • Chez l’enfant : la maladie est sans gravité et d’origine virale.
    Un vaccin efficace, le ROR, évite de la contracter. Il n’est pas obligatoire mais recommandé.
    L’incubation de la rubéole est d’une quinzaine de jours. C’est l’apparition de tâches rosées, sans démangeaisons, sur le visage et ensuite sur le corps qui signe le diagnostic.
    L’apparition de ganglions est aussi un signe. Elle se fait au niveau du cou et aussi des aisselles.
    La rubéole est contagieuse 10 jours avant et après l’éruption de tâches rosées.
  • Chez une future maman : la maladie est extrêmement dangereuse pour le bébé à naître.
    85 à 90 % des femmes sont immunisées contre la rubéole.
    Une prise de sang permet de savoir si on est immunisé ou pas.
    Si ce n’est pas le cas, l’idéal est de se faire vacciner avant d’envisager une grossesse.
    On ne vaccine jamais pendant les neuf mois de grossesse.
    Une surveillance est indispensable pendant la grossesse, en cas de non-immunisation.
  • Chez le bébé à naître ou le fœtus : les conséquences d’une rubéole sont graves : malformations oculaires, retard mental, surdité, prématurité…
    Le nouveau-né atteint de rubéole congénitale est contagieux, 3 mois après sa naissance, dans 50 % des cas. Attention au personnel hospitalier et à son entourage.

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