Comment lui faire manger de tout ?

« Tu dois manger de tout, c’est bon pour toi » : cet argument a peu de chance de convaincre un enfant de manger de la ratatouille ! Misez plutôt sur votre créativité et sa curiosité. Avec un peu d’imagination, on peut rendre des légumes très attrayants !

Un bambin est généralement réfractaire à la nouveauté et on a du mal à le faire simplement goûter. S’il accepte… le plus dur est fait !

Diversifier l'alimentation de votre enfant

Une alimentation diversifiée est indispensable à sa croissance et à sa bonne santé.

  • Pour éviter des problèmes de carences, il faut des repas équilibrés : l’organisme a besoin de tous les nutriments. Protéines, lipides, glucides, minéraux et oligo-éléments (zinc, fer, potassium, calcium…), vitamines. Retrouvez-les dans les six groupes d’aliments : produits laitiers ; viandes, œufs et poissons ; matières grasses ; féculents (céréales, pommes de terre, légumes secs…), produits sucrés ; fruits et légumes.
  • Chaque groupe possède des caractéristiques nutritionnelles : les produits laitiers sont riches en calcium, nécessaire à la formation des os. Les viandes, poissons et œufs, sont riches en fer et en protéines, nécessaires à la construction et l’entretien des muscles. Les féculents sont la principale source d’énergie pour les muscles et le cerveau. Les fruits et légumes sont riches en fibres qui favorisent le transit intestinal et en vitamines qui donnent vitalité et aident à lutter contre les maladies. Les corps gras proposent des acides gras essentiels, très actifs sur le fonctionnement du cerveau et la transmission de l’influx nerveux, quant au sucre, il donne de l’énergie immédiate.
  • Il est préférable qu’un enfant puisse tous les jours manger des aliments appartenant à chaque groupe. Mais si le principe est aujourd’hui admis, son application n’est pas toujours chose facile…

Montrez-lui l'exemple

On le sait, cela a même été prouvé par des études, les enfants mangent plus facilement d’un aliment si un adulte le goûte d’abord. 8 enfants sur 10 acceptent l’aliment dans ce cas, et seulement 5 sur 10 si l’adulte ne le goûte pas. Et les enfants les plus jeunes sont particulièrement portés à l’imitation si la mère montre l’exemple. N’hésitez pas à manifester le plaisir que vous avez en mangeant un plat : si vous avez l’air d’apprécier ce que vous lui proposez, votre enfant sera plus susceptible d’y goûter.

La peur de la nouveauté chez l'enfant

Les enfants, surtout entre 3 et 8 ou 10 ans, n’aiment pas ce qui est nouveau et souffrent souvent de ce qu’on appelle la néophobie (ou peur du nouveau) alimentaire. Ils préfèrent la purée, le jambon, les frites, les coquillettes, etc. Que du classique !

  • Certains acceptent de goûter, mais recrachent dans leur assiette. Et vous avez beau expliquer que, dans une tomate farcie, il y a du steak haché (qu’ils adorent et réclament), rien n’y fait. Ils ne reconnaissent ni la forme ni l’odeur, et refusent catégoriquement de le manger.
  • Rassurez-vous, le refus est rarement définitif, sauf si l’enfant est contraint de manger quelque chose qu’il déteste a priori. Dans ce cas, le blocage peut durer très longtemps, voire toute la vie. Il ne faut donc pas contraindre l’enfant récalcitrant, mais continuer à lui proposer, autant de fois qu’il est nécessaire, l’aliment rejeté.

Tellement meilleur chez les autres !

Pour les enfants, la cuisine est souvent meilleure… ailleurs ! Ils vous diront que chez Tatie, pourtant peu reconnue pour ses qualités de cordon bleu, c’est toujours bon. Et la mère de leurs copains est forcément une fée : chez elle, les repas sont délicieux, et il a même repris du chou-fleur. Alors n’ayez aucun scrupule à accepter les invitations à déjeuner à l’extérieur pour votre enfant, même s’il vous paraît très difficile. Il ne rentrera certainement pas affamé : c’est fou comme on a meilleur appétit entouré de ses copains ou dans un cadre nouveau. À son retour, il y a des chances pour qu’il apprécie des aliments que vous n’avez jamais pu lui faire avaler auparavant.

Apprivoiser les aliments

Puisque les enfants n’aiment pas ce qu’ils ne connaissent pas, familiarisez-le avec les aliments. Emmenez-le avec vous au marché, nommez chaque légume, expliquez sa provenance, faites-lui goûter les fruits à même l’étal… Ne lui interdisez pas la cuisine (mais mettez hors de portée les ustensiles dangereux), faites-le participer à la confection du repas en lui laissant ajouter le fromage râpé, tourner la cuillère dans la casserole, faire des trous dans la pâte… Il mangera avec d’autant plus d’enthousiasme !

Comment le faire goûter à tout

Certains aliments peuvent susciter chez l’enfant un rejet quasi-systématique, ou un enthousiasme très modéré.

  • C’est souvent le cas des légumes qui ont un goût plus prononcé que les féculents. Ne cédez pas à la facilité en ne proposant que des plats qu’il aime car il risque fort de ne plus vouloir manger autre chose. Variez au maximum les menus et les recettes : les carottes cuites ne l’attirent pas, essayez des carottes crues ou en bâtonnets. Les légumes en gratin peuvent aussi lui plaire : avec du fromage et un peu de crème fraîche, le légume lui paraît différent. S’il n’est pas amateur de certains fruits, tentez la compote. Et surtout, soignez la présentation : si vous lui servez du poisson ou des légumes en brochettes, il trouvera ce mélange de couleurs plus rigolo.
  • Une règle d’or, demandez-lui de goûter à tout : « Juste une bouchée », mais ne le forcez pas à manger. Les enfants ont parfois besoin de goûter un plat ou un aliment plusieurs fois avant de pouvoir l’apprécier. C’est ainsi que ses goûts vont évoluer petit à petit.

Petit appétit de l'enfant…doit-on s’inquiéter ?

Pour un parent, un enfant ne mange jamais assez. Et ni les suppliques ni les menaces n’y peuvent quoi que ce soit, en général.

Si votre bambin ne termine pas son repas, c’est peut-être simplement parce qu’il n’a réellement plus faim et que ses besoins sont satisfaits. Ce qui vous paraît frugal est pour lui amplement suffisant.

Si votre enfant est en bonne santé, que sa courbe de taille et de poids connaît une progression régulière, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. En revanche, vous pouvez sévir si l’enfant invoque la satiété devant le plat de carottes puis réclame un dessert. Ou si son manque d’appétit est dû au grignotage entre les repas (et bien souvent il s’est régalé d’aliments aux qualités nutritionnelles très discutables comme des bonbons ou des chips…)

Si votre enfant n’a pas terminé ce qu’il avait dans son assiette, c’est peut-être aussi que vous avez eu la main lourde. Pourquoi ne pas plutôt le servir par petites portions ? Vous l’entendrez bientôt en réclamer davantage.

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