Votre enfant ne dort pas, vous non plus

Mais que se passe-t-il ? On m’avait dit : « Un enfant, tout petit, ça mange, ça dort, etc. ». Mais non ! Il pleure la nuit. J’ai du mal à l’endormir et après, il se réveille toujours à la même heure. Il crie et il a l’air terrifié.

Le sommeil est un besoin vital. Il permet à l’organisme de votre enfant de recharger ses batteries, de secréter la précieuse hormone de croissance mais aussi de mémoriser les acquis et les sensations de la journée. Trois troubles fréquents empoisonnent le sommeil de votre enfant et vos nuits.

Il refuse de se coucher

  • Il veut passer plus de temps en votre compagnie. Vos impératifs professionnels et familiaux vous obligent à mener votre vie à un rythme effréné. La journée, pourtant fructueuse en découvertes, paraît bien longue à votre enfant. Vous vous sentez un peu coupable de ne pouvoir lui accorder plus de temps. Vous êtes tentée de le laisser s’endormir contre vous dans le canapé pendant le film du début de soirée. Ne soyez pas étonné s’il ne désire que vos bras pour trouver le sommeil et les réclame bruyamment quand il se réveille en pleine nuit dans son lit.
  • Il a du mal à se séparer de vous. Autour de 8 mois, votre bébé prend conscience qu’il est un individu à part entière. Une des conséquences est « l’angoisse d’abandon ». La séparation du matin quand vous le confiez à la crèche ou à la nourrice comme celle du soir avant le grand dodo l’inquiète. « Maman, va-t-elle revenir ? », se demande-t-il. Avec ses moyens à lui, il vous le fait savoir. Votre tout-petit fait de la résistance.

Instaurez un rituel

  • Bébé, son premier rituel est souvent une berceuse chantée par sa maman au pied du berceau. En grandissant, le livre d’histoire remplace la comptine. Ne bâclez pas ce moment privilégié, mais il ne doit pas durer plus d’un quart d’heure. Avant d’entamer son voyage aux pays des rêves, votre enfant garde en tête une image aimante de vous.
  • Après votre rituel habituel, demandez à votre enfant allongé dans son lit de bâiller aux corneilles avec vous, puis de se frotter doucement le nez sur l’oreiller. Ensuite, il va inconsciemment trouver sa position préférée pour s’endormir en fœtus, sur le côté ou sur le dos… Tous ces gestes marquent le signal pour son cerveau : il est prêt à dormir ! Un dernier bisou et vous vous éclipsez.

Il se réveille

Vous avez réussi à le coucher, bravo ! Il s’est endormi mais voilà qu’il se réveille plusieurs fois dans la nuit.

  • Les causes organiques : Il a soif. Vérifiez la température de sa chambre car un bébé ne peut pas encore réguler sa température. Pour éviter les risques de coup de chaleur, ne dépassez pas une température ambiante de 20 °C. Laissez-lui un verre d’eau ou faites-le boire avant de se coucher.

Il est souffrant. Les otites ou les régurgitations provoquent des douleurs qui perturbent son sommeil. Au moindre doute sur sa santé, consultez votre pédiatre.

  • Les causes psychologiques : La crainte de l’abandon atteint son paroxysme au moment de se coucher. La nuit, le noir, la solitude propices au sommeil augmentent le désarroi de votre enfant. À chaque réveil, il vous appelle pour vérifier votre présence.
  • Les cauchemars. Il crie, pleure et vous parle du loup caché sous son lit. Il ne veut plus fermer l’œil de peur de se faire croquer. Le cauchemar intervient dans la phase de sommeil paradoxal, la phase des rêves. Le mauvais rêve permet à l’enfant de se décharger naturellement de ses émotions négatives. C’est un exutoire. Le jeune enfant ne fait pas encore bien la différence entre la réalité et la fiction. C’est à vous de le rassurer. Pas de chasse aux fantômes à coup de balai. Réconfortez-le simplement.
  • Les terreurs nocturnes. Il s’agite et hurle, le regard vide dans son lit. Il ne vous voit pas, ne vous entend pas car il dort toujours. Il est dans une phase de sommeil lent profond. Ne le réveillez pas, il ne comprendrait pas pourquoi. Recouchez-le et posez une main rassurante sur lui, parlez doucement. Ça va passer. Il va refermer les yeux et continuer sa nuit.

Comment réagir ?

  • Modérez vos interventions sinon, très vite, il ne pourra plus se passer de vous pour s’endormir. Vérifiez au premier appel que tout va bien sans pour cela allumer la lumière. Dites-lui d’une voix douce mais ferme qu’il est maintenant l’heure de s’allonger.
  • S’il ne veut pas dormir, il doit rester quand même dans son lit. Ce n’est pas le moment de négocier avec lui, de jouer ensemble, ni de réclamer des câlins qui n’en finissent plus.
  • S’il se lève, raccompagnez-le au lit sans vous attarder. S’il persiste, tenez bon. Passez le relais au papa si vous allez craquer. Surtout restez cohérents entre parents.
  • Ne culpabilisez pas, c’est pour votre bien à tous ! Ce sont quelques nuits difficiles à traverser mais pour des mois de tranquillité retrouvée.

Il veut dormir avec vous

Dès le soir, il déserte sa chambre. Tout est prétexte pour vous rejoindre dans votre lit.

  • Chacun son territoire. C’est une situation fréquente vers les 3 ans de l’enfant. Papa et maman dorment ensemble et lui est tout seul dans sa chambre. Pour peu que votre nouveau bébé dorme dans votre chambre, votre aîné trouve la situation bien injuste. Rassurez-le sur l’amour que vous lui portez et accordez-lui des moments exclusifs.
  • Chacun sa place. A cet âge, le parent du sexe opposé est très valorisé aux yeux de l’enfant, et une forme de rivalité peut s’instaurer avec le père ou la mère. Évitez donc toute confusion.
  • Chacun son intimité. Il y a un temps pour les enfants et un pour les parents. Votre enfant doit savoir, sans entrer dans les détails, que vous avez une vie en dehors de lui, une vie de couple.

À chaque âge son rythme de sommeil

  • Les besoins et la durée de sommeil de votre enfant évoluent avec son âge. Un nouveau-né et un enfant de 2 ans n’ont pas les mêmes rythmes. Voici quelques repères pour vous assurer qu’il ne manque pas de sommeil (il s’agit bien sûr de moyennes).
  • 1er mois : 20 heures sur 24 et oui, votre nouveau-né est calé sur ce rythme inné qui va se réguler dans les premiers mois.
  • 6 mois : 15 heures par 24 heures dont 8 à 9 heures consécutives la nuit et environ 3 siestes de 2 heures.
  • 8-9 mois : rupture, il découvre l’angoisse d’être séparé de vous. Son rythme est chamboulé. Il a besoin d’être rassuré : « Dors tranquille, maman sera là demain à ton réveil. »
  • 12 mois : 14 heures par jour dont deux siestes, une le matin et l’autre l’après-midi. Les cycles de sommeil approchent de 90 minutes comme ceux d’un adulte.
  • 2 ans : 13 heures par jour dont 10 à 11 heures consécutives la nuit et une sieste de plus d’une heure trente dans la journée.
  • Ces données sont bien sûr indicatives. La fatigue causée par une petite maladie ou le rythme scolaire peut faire varier ses besoins. Chaque enfant a sa propre horloge interne. Ne vous étonnez donc pas si votre aîné est un couche-tôt comme son papa alors que votre cadet apprécie les grasses matinées comme sa maman !

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