Les suites de couche : premiers soins

Après l’accouchement, si les regards se portent sur bébé, la maman a elle aussi besoin de soins particuliers. Cette prise en charge qui suit l’accouchement est essentielle pour l’aider à retrouver ses repères corporels et psychologiques.

Des besoins immédiats... ou différés

Au terme de votre grossesse, votre corps est épuisé. Vous venez de vivre un véritable marathon de neuf mois durant lesquels vous avez fait grandir la vie en vous. L’accouchement est aussi une véritable épreuve physique et votre corps doit à présent retrouver ses repères. Cela peut s’avérer un processus différent d’une maman à l’autre. Pour certaines, les troubles sont majoritairement physiques. Ainsi, les problèmes d’hémorroïdes causés par les poussées répétées lors de l’accouchement ne sont pas rares. Des soins liés à la pratique d’une épisiotomie peuvent également s’avérer nécessaires.

L’épisiotomie : des soins nécessaires

L’épisiotomie est une incision pratiquée lors de certains accouchements, au niveau du périnée, afin de permettre le passage de l’enfant. Ce geste est effectué par la sage-femme ou le médecin pour éviter une déchirure, bien plus difficile à soigner. Cet acte chirurgical n’est pas sans conséquence, aussi il convient de respecter scrupuleusement les étapes de cicatrisation nécessaire pour ne pas souffrir inutilement. Cela passe par une toilette vulvaire, pratiquée deux fois par jour par une infirmière, qui appliquera ensuite de l’éosine non alcoolisée sur la cicatrice. Les fils externes non résorbables seront retirés au bout de quelques jours, tandis que les fils résorbables disparaîtront d’eux mêmes dans les prochaines semaines.

Si la position assise vous semble douloureuse, vous aurez la possibilité de demander des antalgiques ainsi que des anti-inflammatoires, pour vous soulager.

L’infirmière vous donnera quelques règles élémentaires à suivre les premiers jours : ne pas porter de tissu synthétique, ainsi que garder votre cicatrice propre et sèche.

Les tranchées du muscle utérin

Alors que votre utérus a gonflé pendant toute votre grossesse, quelques heures après l’accouchement, il commence à se rétracter pour reprendre doucement sa forme initiale. Ce processus s’effectue grâce aux contractions utérines, appelées « tranchées ». Vous les reconnaîtrez facilement, car elles sont semblables à de vives coliques qui durent pendant 3 à 4 jours avant de disparaître. Si ces sensations sont trop douloureuses, votre médecin pourra vous prescrire des antidouleurs, ou vous montrer comment effectuer des massages simples qui pourront vous soulager. D’une grossesse à une autre, ces contractions de l’utérus peuvent être de plus en plus douloureuses.

Les hémorroïdes : n’ayez pas honte d’en parler

Durant votre grossesse, les changements dans votre masse sanguine n’ont pas manqué de provoquer des modifications au niveau veineux. La dilatation des veines de votre anus en fait notamment partie. Mais ces dernières ont été soumises à un effort supplémentaire au moment de l’accouchement, lorsque vous avez été amenée à pousser de manière répétée et soutenue. Ainsi, il n’est pas rare que cela déclenche une crise hémorroïdaire chez la maman. Il est possible de sentir cette varice, qui prend la forme d’une boursoufflure aux abords de l’anus, ou à l’entrée du rectum. Cela rend douloureux le moment des selles et peut provoquer un état de constipation. Parlez-en sans attendre, pour éviter que la crise ne s’installe et empire. L’équipe médicale pourra vous donner une pommade à appliquer quotidiennement, ainsi que des laxatifs pour faciliter la selle.

Le baby blues

Après l’accouchement, bien des femmes traversent une dépression périnatale. Cela peut survenir dès la maternité, ou bien après. Hypersensibilité, mélancolie, sautes d’humeur, sont autant de symptômes à prendre au sérieux. Dans tous les cas, il ne faut pas culpabiliser de ce que vous ressentez : cela ne veut pas dire que vous n’aimez pas votre enfant, vous traversez seulement un processus complexe qui est une réaction post-natale fréquente. Aujourd’hui, les équipes médicales sont formées pour la prise en charge de ce genre de problématique. Parfois, le baby blues ne dure que quelques heures, parfois il s’étale sur plusieurs jours. N’ayez pas peur d’en parler ouvertement pour qu’un professionnel vous aide à comprendre ce que vous vivez.

L’incontinence urinaire du post partum

Au cours de votre grossesse, vous avez peut-être déjà rencontré des problèmes d’incontinence urinaire. Au moment de l’accouchement, les tissus du périnée sont distendus. Il faut alors du temps (et des exercices) pour les aider à retrouver leur tonicité. C’est le relâchement de ces tissus qui provoque l’incontinence urinaire, notamment lors des efforts (toux, éternuement, crise de rire, etc.) qui entraînent un relâchement du périnée. Il convient alors de suivre des séances de rééducation périnéale, durant lesquelles vous apprendrez des exercices pour tonifier à nouveau votre périnée.

Le retour de couches

Enceinte, votre corps a connu un véritable bouleversement hormonal. La prolactine, notamment, a été produite en masse pour provoquer la lactation nécessaire à l’allaitement du nouveau-né. Cette hormone a aussi pour fonction d’interrompre les cycles menstruels durant la grossesse. Mais lorsque la production d’hormones commence à diminuer, vos règles réapparaissent souvent de manière abondante. C’est ce qu’on appelle le retour de couches. Si vous n’allaitez pas, le retour de couches survient environ six bonnes semaines après la naissance de bébé. Si vous avez décidé d’allaiter, le délai est très variable d’une femme à une autre et d’une grossesse à une autre.

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