Préparer le papa à la naissance Par le Professeur René Frydman

Quand on envisage la naissance, on a tendance à oublier le rôle du père. Si la maman concentre, et c’est légitime, l’essentiel des attentions, il ne faut pas oublier que le papa, lui aussi, peut être anxieux, inquiet ou simplement curieux vis-à-vis du grand événement qui s’annonce.

Bien que les cours de préparation classiques soient ouverts aux hommes, peu d’entre eux y assistent car ils ont le sentiment de ne pas être à leur place au milieu des femmes enceintes, sans compter qu’ils n’osent bien souvent pas poser de questions de peur de paraître ridicules. Alors, soit ils se taisent, assistant à ces cours en spectateurs, soit ils préfèrent ne pas s’y rendre. C’est bien dommage, car les hommes d’aujourd’hui aimeraient participer davantage à la naissance de leur enfant : selon une enquête réalisée en 2009, 67 % d’entre eux sont présents aux trois échographies et 36 % ont assisté à au moins quatre des sept consultations obligatoires. Surtout, ils assistent à l’accouchement : 89 % des pères étaient présents à la naissance de leur enfant et 21 % auraient même aimé s’impliquer davantage.

Aider le père à s’impliquer

Mais comment ? Gérer la douleur de leur femme, l’aider à maîtriser les contractions, faire face à l’arrivée de l’enfant, couper le cordon ombilical parfois… ce n’est pas inné, et ces situations sont appréhendées par les hommes. C’est en partant de ce constat que des cours spécifiquement réservés aux hommes ont vu le jour. Ils sont dispensés soit par des médecins soit par des sages-femmes hommes.

Où trouver une préparation pour les papas ?

  • Malheureusement, nous n’en sommes qu’aux prémices de ces cours, et peu de maternités les mettent en place. On les trouve surtout dans les grandes villes. Toutefois, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’hôpital où votre femme est suivie : même si l’établissement ne les dispense pas, on pourra sans doute vous orienter vers d’autres adresses dans la région.
  • Combien ça coûte ?
    Environ 30 € par séance. Ces cours ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale

Des groupes réservés aux hommes

Il s’agit de groupes de parole. Entre eux, sans le regard de leur femme posé sur eux, les hommes peuvent échanger, poser des questions, parler de leur peur de devenir père. L’idée : les aider à évacuer leurs angoisses, les informer du rôle qu’ils auront ou pas à jouer le jour de l’accouchement (ils ont le droit de ne pas assister à ce dernier) et de la meilleure façon de s’occuper de leur bébé une fois que celui-ci sera de retour à la maison, mais aussi leur parler du baby blues. Contrairement aux idées reçues, en effet, les jeunes mamans ne sont pas les seules à ressentir tristesse, fatigue, irritabilité, stress, manque d’appétit, difficultés pour s’endormir et repli sur soi. Certains jeunes papas aussi ne réagissent pas comme ils l’auraient voulu à la naissance de leur enfant et subissent également les assauts de cette déprime. D’après une récente enquête américaine, quatre pères sur dix seraient touchés. Ces groupes de parole sont aussi l’occasion de découvrir que le baby blues paternel existe, de connaître les signes qui doivent alerter et les solutions pour y faire face. Ces groupes de parole se déroulent en petit comité, et uniquement entre hommes : ceux qui sont déjà pères peuvent également partager leur expérience. Ils ont lieu en général une fois par mois.

Évacuer le stress

Parce qu’on est bien moins anxieux lorsqu’on sait à quoi s’attendre, ces séances réservées aux hommes ont l’avantage de déstresser les futurs pères, qui sont dès lors plus à même de seconder leur femme dans l’épreuve de l’accouchement. Au cours des séances, ils apprennent quelques gestes à pratiquer le jour J pour aider les futures mamans à passer les contractions, les futures étapes de la naissance de leur enfant… Ceux qui ont participé à ces groupes s’impliquent plus volontiers dans la naissance de leur bébé.

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