Les ondes sont-elles nocives pour votre bébé ? par le Professeur René Frydman

Wi-Fi, téléphones portables, mais aussi scanners, radio… Les appareils électromagnétiques émettent des ondes dont la nocivité pose question. Alors, faut-il revenir à l’âge de pierre et fuir toute modernité pour protéger son futur bébé ?

Des chercheurs britanniques, mais aussi canadiens et russes, ont plusieurs fois mis en évidence que l’utilisation du téléphone portable était dangereuse pour le fœtus. Certains n’hésitent pas à comparer le danger des ondes du téléphone portable à la consommation de tabac et d’alcool. Ils évoquent des risques de troubles du comportement, d’hyperactivité, de troubles émotionnels. Tout à coup, l’envie est grande de jouer aux abonnés absents et de fermer son portable pour neuf mois.

Grossesse et téléphone portable

Qu’en dit-on dans l’Hexagone ? Selon l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail), l’exposition aux radiofréquences comme les ondes des téléphones portables doit être réduite. Des effets biologiques ont, en effet, été mis en évidence par des études relatives aux fréquences supérieures à 400 MHz. Il s’agit là d’un principe de précaution avant que la science ne conclue objectivement à la dangerosité ou à l’innocuité des ondes. Vous l’aurez compris : on ne sait encore rien de très clair sur la question.

Les précautions à prendre

  • Utilisez le moins possible votre téléphone portable et privilégiez votre téléphone fixe pour les longues conversations.
  • Tenez le récepteur éloigné de votre ventre et optez pour un kit main libres.
  • Évitez les zones de réception médiocres pour que le téléphone n’ait pas de difficulté à établir la connexion.
  • Tenez l’appareil loin de vous au moment de la connexion : c’est à ce moment-là que les ondes diffusées sont puissantes.

Le Wi-Fi, un peu moins nocif

Rappelons-le : le Wi-Fi, abréviation de Wireless Fidelity, est un réseau qui permet, sans câble et à haut débit, via un ordinateur, portable ou non, de naviguer sur internet. La technologie Wi-Fi se base sur une fréquence inférieure à celle du téléphone portable. Raison pour laquelle l’OMS (Organisation mondiale de la santé) indique que l’exposition aux ondes peu puissantes du Wi-Fi ne présente aucun risque pour la santé.

Mais d’une part, plusieurs études scientifiques pensent avoir prouvé les effets nocifs de ces transmetteurs sur la santé, et d’autre part, progrès oblige, les opérateurs proposent désormais d’accéder à Internet via les téléphones portables. Et là, l’émission des ondes en Wi-Fi explose : la fréquence utilisée par certains téléphones dits « hybrides » serait comparable à celle… d’un four à micro-ondes !

Le débat est ouvert

  • Il est difficile de donner la preuve formelle d’un lien entre les champs électromagnétiques (CEM) et les risques encourus par les femmes enceintes. Certaines études ont bien évoqué des cas de cancers, de tumeurs au cerveau ou une atteinte du système nerveux central, liés par exemple aux antennes relais. D’autres ont parlé de difficultés de reproduction. Mais d’autres encore ont prouvé que le niveau de radiation auquel la future maman aurait pu être soumise n’avait rien à voir.
  • L’Afsset constate donc aujourd’hui l’absence de preuve formelle. Mais, estimant qu’il ne faut pas attendre de certitudes, elle conseille toutefois de prendre ses distances. Évitez de vous trouver inutilement à proximité de sources importantes de CEM (lignes à haute tension, transformateurs, antennes relais). Le principe de précaution est encore le meilleur !

Éviter les radios

Passer une radio quand on est enceinte est formellement contre-indiqué : les rayons X se propagent jusqu’à l’embryon. Leur effet néfaste est particulièrement prononcé pendant le premier trimestre de grossesse. Cela dit, le risque de fausse couche ou de malformations du fœtus est minime et dépend de la quantité de rayons X reçue. Seules de fortes doses de ces ondes électromagnétiques représentent un danger. Si vous avez passé une radio avant de savoir que vous étiez enceinte, ne vous alarmez pas : parlez-en à votre médecin, qui éventuellement contactera votre radiologue, lequel calculera la dose exacte reçue (habituellement, avec les appareils contemporains, cette dose est bien en dessous du risque établi). Si, par la suite, vous avez besoin de cet examen pour des raisons médicales, un tablier de plomb protégera votre ventre et bébé.

Scanner : attendez le quatrième mois

Tout comme les examens radiologiques, le scanner utilise les rayons X pour mettre en évidence d’éventuels dysfonctionnements. Il n’est donc pas recommandé de passer un scanner enceinte, surtout au cours du premier trimestre de grossesse. À partir du quatrième mois, les risques pour le fœtus s’amoindrissent considérablement et le rayonnement ionisant n’a plus d’incidence au troisième trimestre. Toutefois, précisez toujours l’avancement de votre grossesse au spécialiste avant de passer un examen. En revanche, l’IRM n’est pas contre-indiquée en cas de grossesse puisqu’elle n’utilise aucun rayonnement ionisant. Elle est donc l’indication de choix des explorations d’imagerie médicale chez la femme enceinte. Toutefois, par principe, les médecins évitent de réaliser cet examen au cours du premier trimestre, sauf en cas de nécessité absolue. Mais, dans ce cas, le produit iodé utilisé pour optimiser l’examen ne sera pas administré : il pourrait présenter un risque pour la thyroïde du futur bébé. Rappelons que l’échographie, qui utilise les ultrasons, ne représente aucun danger pour le fœtus. C’est même grâce à cet examen que le gynécologue vérifie sa croissance et son bon développement.

À lire aussi

Le bouchon muqueux

De la conception à l’accouchement, le bouchon muqueux joue un…