Faire du sport pendant la grossesse Par le Professeur René Frydman

Ce n’est pas parce que vous êtes enceinte qu’il vous faut renoncer à toute activité physique, bien au contraire ! Que vous soyez une sportive aguerrie ou que vous n’ayez jamais réellement pratiqué d’activité, il est important pendant cette période de bouger un minimum.

Une prise de poids maîtrisée

Même enceinte, la pratique régulière d’un sport permet de contrôler son poids. Bien sûr, vous prendrez des kilos, et heureusement, mais vous ne verrez pas l’aiguille de la balance pencher trop rapidement du mauvais côté. Par ailleurs, bouger son corps durant la grossesse aide à retrouver plus facilement la ligne après l’accouchement. Ceci en raison d’une augmentation du métabolisme de base. En effet, l’activité sportive permet d’accroître sa masse musculaire et de dépenser davantage de calories, même au repos. Les aliments ingérés sont donc brûlés plus vite chez un sportif que chez un non sportif.

Un moral au beau fixe

Durant l’effort, des endorphines (hormones du plaisir) envahissent le cerveau et la sensation de bien-être apparaît. Cet état de grâce redonne confiance en soi, aide à se sentir bien dans son nouveau corps et cela perdure jusqu’après l’accouchement, évitant le fameux « baby blues ». Par ailleurs, il faut savoir que l’enfant profite aussi de ces endorphines qui, à la fin de la séance, se transforment en « tranquillisants » et entraînent un état de relaxation.

Un accouchement facilité

Entraînée, une future maman sportive aura davantage de facilités à maîtriser sa respiration durant l’expulsion, malgré l’augmentation du rythme cardiaque. La douleur des contractions en sera alors réduite.

En outre, l’activité physique favorise la circulation sanguine et le transit intestinal. C’est très intéressant lorsqu’on sait qu’une future maman souffre souvent de lourdeur aux jambes et de constipation. Autre désagrément lié à la grossesse : le mal de dos. Il est avéré que le sport tonifie les muscles, améliore la posture et diminue ainsi les douleurs lombaires. N’hésitez donc pas à mettre l’accent sur les exercices de gym et de stretching portant sur le haut du corps.

La grossesse augmente les capacités physiques

Durant un entraînement sportif, la femme enceinte voit sa quantité d’hémoglobine s’accroître. Les muscles sont alors davantage irrigués et sont oxygénés jusqu’à 30 % de plus qu’en temps normal. D’où les dérives observées chez les athlètes originaires des pays de l’Est dans les années 70 qui profitaient de ces effets physiologiques sur l’organisme pour améliorer leurs capacités physiques durant les compétitions : certaines femmes tombaient enceintes pour remporter une épreuve !

Haut de page Quels sports pratiquer et à quels stades de la grossesse ?

Avant de vous décider pour telle ou telle activité physique, parlez-en à votre médecin, car il est important de sélectionner un sport convenant à votre état et de savoir à quel rythme le pratiquer. Les activités physiques les plus bénéfiques sont la marche à pied, la natation (en évitant les nages qui cambrent trop le dos comme la brasse avec la tête hors de l’eau) et la gymnastique douce. D’autres sont également possibles en respectant votre calendrier.

Premier trimestre

Hormis les activités déconseillées, il est rare de se voir interdire la pratique d’un sport lors des trois premiers mois de la grossesse. Aussi, à vous d’écouter votre corps et vos envies afin de suivre à votre rythme l’activité qui vous tente le plus. Mais gardez à l’esprit que vous faites désormais du sport pour vous maintenir en forme et non plus pour dépasser vos limites ou avoir un corps de déesse.

Deuxième trimestre

Votre ventre commence sérieusement à s’arrondir et il existe désormais des activités dans lesquelles vous ne vous sentez plus très à l’aise. À partir du cinquième mois, certains sports sont à déconseiller : il est temps d’éviter les secousses et les à-coups traumatisants, sans parler du rythme cardiaque mis à trop rude épreuve. Quant au vélo, ne chevauchez plus que celui d’appartement, c’est moins risqué. Aussi, tournez-vous vers des activités plus douces qui auront pour but de vous oxygéner (la marche), maintenir vos muscles en éveil (la gym douce) et vous détendre (la natation sans forcer ou l’aquagym adaptée aux femmes enceintes).

Troisième trimestre

Il est temps de lever sérieusement le pied ! D’ailleurs, à ce stade de la grossesse, il est rare que les femmes aient encore beaucoup d’énergie à consacrer au sport. Aussi, même si vous aviez pris l’habitude de faire quelques exercices de gym ou d’assouplissements à la maison, il devient préférable d’éviter. Sauf sous l’œil d’un professionnel. En effet, gênée par votre ventre, vous risqueriez de prendre certaines postures malencontreuses. Même le golf ne doit être pratiqué que jusqu’au septième mois, car les torsions du dos pourraient entraîner des douleurs, voire des accidents. Mettez désormais l’accent sur les activités de relaxation comme le yoga qui peut être pratiqué sans modération. Elles vous aideront à vous détendre et à préparer l’accouchement grâce au travail sur le souffle.

Du sport, oui mais comment ?

  • Pensez à bien respirer durant les exercices. Concentrez-vous sur votre souffle qui doit être profond et régulier. D’autant que cela facilitera l’exercice, l’organisme étant parfaitement oxygéné.
  • Au moindre signe d’essoufflement, ralentissez, ou stoppez même l’activité.
  • En cas de douleur ou de crampe, cessez l’exercice. Vous n’êtes pas là pour vous faire mal.
  • Prenez le temps de vous étirer et de vous relaxer après chaque entraînement.
  • Si vous pratiquez la même activité qu’avant votre grossesse, veillez à ce que son intensité soit deux fois moins importante.
  • Votre centre de gravité n’étant plus le même, cherchez lentement vos nouveaux points d’appui.
  • Les futures mamans présentent des ligaments plus « détendus », ce qui engendre plus facilement des accidents. Aussi, il est conseillé de s’échauffer davantage.
  • La durée des séances doit être plus courte qu’en temps normal : une demi-heure trois fois par semaine est une bonne moyenne. Durant celles-ci, n’hésitez pas à faire quelques pauses.
  • Prévoyez un petit en-cas, car le risque d’hypoglycémie est plus important durant la grossesse.

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