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Disputes de couple : préservez votre enfant des conflits !
Quand la violence verbale s’installe dans un couple, c’est un engrenage de petites phrases blessantes et destructrices. Elles ont des répercussions sur toute la famille, y compris sur les enfants.
Sommaire
Eloïse est à bout de nerf. Cette maman, de deux enfants de 4 et 6 ans, a pris rendez-vous chez son médecin. Les relations avec son mari se dégradent depuis plusieurs mois. Elle souffre moralement et n’en dort plus la nuit depuis plusieurs semaines. Au cœur de ce déchirement : les décisions sur l’éducation des enfants, généralement opposées, entre son mari et elle. Eloïse cherche des réponses pour sauver ce couple où disputes et mésententes sont devenues une rengaine quotidienne.
Le couple et l'arrivée d'un enfant
L’arrivée d’un nourrisson dans un couple peut agir comme un véritable détonateur. Dans les premiers mois, une nouvelle organisation familiale s’impose. Entre la fatigue des nuits perturbées par un nouveau-né, le rythme est parfois stressant et déstabilisant : la moindre phrase, attitude peut mener à la dispute. Des psychiatres ont observé, dans les cas extrêmes de violence conjugale, un profil masculin type. Un homme égocentrique, égoïste pourra révéler des capacités à la dispute, voire l’agression poussée. L’arrivée d’un bébé focalisant tous les intérêts, à ses dépens, le rendra irritable.
L’enfant ressent tout !
Pour grandir sereinement, chaque enfant a besoin d’une sécurité à la fois physique et affective, il veut sans cesse être rassuré. « Quand il y a des turbulences familiales, le nourrisson les ressent. Il perçoit les tensions, le manque de disponibilité mentale, physique ou affective », explique un psychologue. L’enfant a besoin d’intimité avec un adulte, le plus souvent sa mère, sa « figure d’attachement » et intimité rime avec disponibilité, stabilité dans la relation. Les secousses de discussions houleuses entre ses parents ne peuvent que le déstabiliser. « La pire des situations est de prendre l’enfant ″en otage″ et ne rien lui expliquer. J’ai vu des parents se déchirer en tiraillant leur tout-petit. Ils bouleversaient continuellement ses habitudes parce que leur séparation était proche. L’enfant changeait de maison tout le temps entre son père, sa mère, ses grands-parents… Il criait, pleurait tout le temps, c’était la façon d’exprimer sa détresse, sa peur d’être abandonné », ajoute le psy. Attention ! L’enfant est une sorte « d’éponge à émotions », capable d’absorber tout ce qui se passe autour de lui, il est bon de le savoir pour réagir en conséquence.
Moins de séduction dans le couple
Pour un couple, la vie de famille avec des enfants veut dire que l’on devient un père, une mère. Le rapport de séduction du couple s’estompe un peu pour laisser place à des responsabilités, des obligations. Certains ont du mal à endosser ce costume parental. « Au fil des années, je trouve que ma compagne s’est laissé aller, elle ne se maquille plus par exemple. Je le lui reproche et c’est toujours le début de nos disputes », déplore Alain, père de deux enfants.
Des choix d'éducation à faire à deux
À partir de quelques pics verbaux, la dégradation des relations peut aller très vite. Vivre en famille demande de respecter l’autre, de tenir compte de ses envies et ses besoins. On doit avoir des projets communs, faire des choix en duo. Une immaturité dans le domaine du « vivre ensemble » peut mener à des disputes, des conflits. Les choix sur l’éducation des enfants sont parfois source de querelles importantes. « Je pose de nombreux interdits à mes enfants, leur père les y autorise. Comment voulez-vous que l’on s’entende ? », déclare Anaïs, mère de trois jeunes enfants
L’enfant face aux disputes du couple
Un enfant souffre forcément des disputes permanentes de ses parents. Des professionnels de la santé ont établi quatre phases chez un témoin de violence parentale.
- Un petit va tout d’abord ressentir un malaise qu’il manifestera par de l’irritabilité, de l’angoisse.
- Puis, il voudra soutenir, prendre position généralement pour celui qu’il considère comme le plus faible. Quand la situation perdure, un loupiot développe une hostilité à l’égard d’un des deux parents avec des comportements de rébellion.
- Le souci principal est que les parents auront du mal à interpréter ces signaux de désobéissance comme de la souffrance. On pensera plus à un souci éducatif et cette mauvaise interprétation du mal être de l’enfant ne fera qu’aggraver la situation.
- Le bambin va se sentir trahi et manifestera son agressivité hors du foyer.
Disputes et conflits familiaux vus par les enfants
- Pierre, 5 ans : « Quand papa et maman se disputaient, après j’avais des boutons rouges qui me grattaient sur les bras et les jambes. »
- Clarisse, 5 ans : « Dès qu’il y a une dispute à la maison, je m’installe sous une table de ma chambre, ma cabane et j’ai très envie de sucer mon pouce. »
- Théo, 6 ans : « Je suis très triste quand papa et maman se chamaillent alors après j’ai envie de me bagarrer à l’école. »
- Marie, 6 ans : « J’ai peur. Mes parents vont m’abandonner pour de vrai et je vais rester toute seule. »